mercredi 10 août 2011

"From here on" - Les rencontres photo d'Arles 2011 (quatrième partie)

La journée d'aujourd'hui était consacrée à un peu de découverte de la ville d'Arles et surtout à la découverte de... la "sardinade". Ne cherchez pas : il s'agit tout simplement d'une montagne de sardines grillées au barbecue. Un seul mot : excellent !

Voilà une introduction qui n'est pas ordinaire me direz-vous et surtout très peu photographique. Peut-être bien que si finalement.
Le compte rendu ci-dessous ne concerne qu'une petite partie des expositions présentées Parc des ateliers, il s'agit d'une exposition intitulée "From here on" située dans l'atelier de mécanique. Plus qu'un simple titre d'exposition il s'agit d'un manifeste signé par les cinq commissaires de l'exposition parmi lesquels figure Martin Parr. Interrogeant quelques fois les limites de ce que l'on appelle "photographie", "From here on" présente des travaux qui interrogent l'image quotidienne et notamment sa relation à internet.
Dans un certain sens mon introduction n'était pas si éloignée du sujet : je suis certain que notre photo en train de déguster la sardinade sous la tonnelle de la terrasse aurait pu trouver une place dans l'expo :-).
Pour en juger je vous propose de commencer notre visite par les photomontages de Thomas Mailaender. Sur un fond d'images de volcans en activité il imagine des situations amusantes. Celle de la pizza cuite à la lave en fusion me fait sourire à chaque fois que je la vois :
Thomas Mailaender - Extreme Tourism

Dans l'exposition "From here on" la place d'internet est très importante. Dans ce domaine j'ai bien aimé la démarche de deux artistes. Commençons par Kurt Caviezel, une sorte de "photographe de canapé" qui collection les images de webcams du monde entier. Il les classe ensuite par thème, ainsi "Insekten" reprend des photos d'insectes passant devant l'objectif de la caméra. La photo avec en fond les pyramides de Kheops est vraiment très amusante :


Kurt Caviezel - Insekten

Internet toujours avec Jeff Sundheim, un artiste allemand qui parcourt le monde entier se faisant photographier par les webcams des cinq continents :

Jeff Sundheim à New-York, manifestement il risque d'avoir quelques ennuis :-)
Internet enfin avec cet autre artiste allemand : Aram Bartholl. Vous connaissez tous les petits symboles que l'on trouve dans Google Maps pour marquer une position. Hé bien Aram Barthol a repris cette idée en la rendant réelle, voici ce que cela donne au centre ville d'Arles :

Aram Batholl - L'installation du "A" de Google Maps à Arles
Non, non, ce n'est pas un montage.... le "A" existe bien, le voici dans la hall d'expo :

Enfin, comment ne pas évoquer dans cet atelier de la création numérique Nancy Bean qui a équipé son chat d'une petite webcam transformant son animal en "photographe" ? Les images collectées sont reprises sur un plan ce qui permet de retracer les trajets familiers de l'animal :-)

Voilà pour ce petit tour d'horizon de ce qui m'a le plus intéressé dans l'exposition "From here on". Mais je parlais de "manifeste" tout à l'heure. Qui dit manifeste dit texte qui vient fonder et expliciter la démarche. Terminons donc sur ce texte :


Bon ok, en voici une petite traduction :

Maintenant, nous sommes une espèce d’éditeurs.
Tous, nous recyclons, nous faisons des copier-coller,
nous téléchargeons et nous remixons.
Nous pouvons tout faire faire aux images.
Tout ce dont nous avons besoin,
c’est d’un oeil, un cerveau, un appareil photo,
un téléphone, un ordinateur, un scanner, un point de vue.
Et, lorsque nous n’éditons pas, nous créons.
Nous créons plus que jamais,
parce que nos ressources sont illimitées
et les possibilités infinies.
L’internet est plein d’inspirations :
du profond, du beau, du dérangeant,
du ridicule, du trivial, du vernaculaire et de l’intime.
Nos petits appareils de rien du tout,
capturent la lumière la plus vive comme l’obscurité la plus opaque.
Ce potentiel technologique a des répercussions esthétiques.
Il change l’idée que nous nous faisons de la création. Il en résulte
des travaux qui ressemblent à des jeux,
qui transforment l’ancien en nouveau et réévaluent le banal.
Des travaux qui ont une histoire, mais s’inscrivent
pleinement dans le présent.
Nous voulons donner à ces travaux un nouveau statut.
Car les choses seront différentes
à partir de maintenant…

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