jeudi 23 décembre 2010

Cindy Sherman revisitée

Pour prendre mes premières photos en noir et blanc il fallait un sujet.
Et pour rester dans la veine des tâches ménagères (lire à ce sujet Etude de mouvements et anomalies) une image de Cindy Sherman de la fin des années 70 semblait un bon point de départ. Dans ces autoportraits Cindy Sherman se met en scène comme une actrice de cinéma dans des remake de scènes de films.

Voici l'image retenue pour cet exercice de style :
Cindy Sherman - Untitled Film Still #3 - 1977
Cette photo était exposée en 2006 au Musée de jeu de Paumes lors d'une rétrospective consacrée à Cindy Sherman (à voir aussi les images de cette artiste dans l'article Gregory Crewdson à Baden-Baden)

Vous êtes prêts ?
Alors voilà notre image réalisée 100% maison de la prise de vue au tirage papier en passant par le développement du négatif noir et blanc.
(Tribute to Cindy Sherman
Canon EOS 100 - Film Ilford HP5 400 asa
Négatif développé 20 min dans du ID-11 dilué à 1+3 - Photo n°24 - Tirage 13x18 : 23 sec. à f:8 - Filtre grade 1)
Voilà donc une tentative de recréer "l'ambiance" de l'image de départ : pose, tenue vestimentaire, premier plan et lieu de prise de vue même si certains éléments ne sont pas parfaitement identiques (cadrage, lumière, focale de l'objectif - bêtement derrière l'appareil photo il y a un mur ce qui empêche de prendre plus de recul). Le tirage papier est nettement plus doux que l'image présentée ci-dessus (qui est un scan de la photo papier... qu'on peut désormais accrocher dans la cuisine à côté de la "vraie" Cindy).

Il serait amusant de recréer la série complète en reprenant une à une les photos de la série Untitled Film Still. Pour que les images d'aujourd'hui ne soient pas qu'une simple reprise des photos originales on pourrait intégrer dans le décor un détail inattendu, ici un four à micro-ondes par exemple. Cet élément incongru ou anachronique viendrait souligner le pastiche.

Pour la petite histoire, hier soir j'ai transformé la cuisine en labo photo avec du bazar tout partout pour réaliser le tirage papier. Ce n'était vraiment pas facile et j'ai abandonné au bout d'une heure : je n'avais aucune lumière (rouge) et tout manipuler complètement dans le noir s'est avéré totalement impossible. Je suis donc allé me coucher un peu dépité.
Au milieu de la nuit une petite lumière me réveille, c'est celle de mon radio-réveil et... elle est rouge !!! Ok, je fonce dans la cuisine avec mon radio-réveil comme petite lampe et je me relance dans les tirages. Le radio-réveil en question indiquait 4 heures du matin et une heure plus tard l'image que vous voyez ci-dessus était en train de sécher...

Allez, assez joué, on passe aux choses sérieuses :
Bonnes fêtes de fin d'année !

Pour voir la série complète, voir :
Le remake de trois "Untitled film still" de Cindy Sherman

A lire aussi au sujet du développement noir et blanc :

mercredi 22 décembre 2010

Le développement de mon premier négatif noir et blanc

C'est les vacances... ce qui laisse enfin un peu de temps pour faire de la photo. L'objectif aujourd'hui est d'utiliser le matériel apporté par le Père Noël et de faire les premiers tests de développement de film photo noir et blanc ! Alors voici les  principales étapes de la manip :

1/ Mettre le film dans la cuve
Bon, pas d'images pour ça : ben oui, ça se fait dans le noir complet sinon le film sera voilé :-)
Simplement : on se place dans un endroit où le noir est total en se munissant de la cuve à développement, d'une paire de ciseaux et d'un couteau à bout rond. On place son matériel en repérant bien où il est et on éteint la lumière, c'est parti ! Avec le couteau on dégage le film de son enveloppe métallique qui le protège. Toujours dans le noir on repère l'amorce du film que l'on coupe. Il faut ensuite charger le film sur la spire, par des mouvement rotatifs qui permettent de faire avancer le film sur la spire, arrivé au bout du film on le coupe et on termine par quelques mouvements rotatifs encore pour qu'il soit entièrement chargé sur la spire que l'on place dans la cuve. On revisse le couvercle et voilà on peut rallumer la lumière !

2/ Préparer les trois produits de base
Il faut un point d'eau pour développer notre film : ne pas hésiter à tout chambouler dans la cuisine pour se faire une petite place :-) Point important : la température, il faut de l'eau à une température donnée et précise (surtout pour le révélateur). Voilà ce que ce donne notre petite manip :

A gauche le révélateur, c'est le produit le plus important. J'avais choisi du ID-11 car il se présente en poudre, pensant pouvoir fractionner la réalisation du produit liquide mais c'était trop difficile, j'ai donc réalisé le litre complet de révélateur. L'avantage de cette petite bouteille c'est que sa contenance permet d'immerger le film avec la quantité exacte de liquide, ni trop, ni trop peu.
Pour ce premier développement j'ai choisi une dilution 1+3 : une dose de révélateur plus trois doses d'eau à 20°. Cette dilution met permet d'économiser un peu de produit et surtout donne un temps de développement assez long : 20 minutes, ce qui me laissera le temps de savourer le développement du film et surtout de ne pas avoir un temps trop critique ou quelques dizaines de secondes en plus ou en moins pourraient altérer définitivement le résultat du développement.

Ensuite le bain d'arrêt. Je n'ai pas acheté de produit spécifique, il sont chers et leur utilité n'est que moyenne. Ici j'ai pris un demi-litre d'eau (toujours à 20°) avec une cuillerée à soupe de vinaigre blanc.

Le fixateur, j'ai chois un  produit qui pourra me servir aussi de bain d'arrêt pour le développement papier : Ilford rapid fixer à une dilution de 1+4.

A droite on voit la cuve à développement qui contient le film et au premier plan le thermomètre qui permet de contrôler la température de l'eau. Pour être vraiment complet j'ai aussi préparé une petite quantité d'eau avec un liquide de rinçage ce qui permettra au film de sécher sans traces d'eau.

3/ Développer le film !
Le film utilisé pour nos images est un film noir et blanc d'Ilford : un HP5 à  400 Asa. Un coup d'oeil sur la notice du révélateur : à 20° avec un dilution de 1+3 il faut 20 minutes de développement. C'est parti ! On met le révélateur dans la cuve de développement, on déclenche le chrono. Toutes les minutes on agite la cuve en la retournant trois ou quatre fois (et la tapoter un peu pour enlever les éventuelles bulles d'air qui pourraient se déposer à la surface du film et empêcher son développement uniforme).

Une fois les 20 minutes passées on vide la cuve, et on la remplit avec le bain d'arrêt pour une petite minute. Vient ensuite le fixateur pour quatre ou cinq minutes. Ici les temps indiqués sont moins importants que pour le révélateur. Voilà, notre film est prêt à voir le jour !
On ouvre la cuve et on rince abondamment à l'eau durant 5 minutes. Pour terminer le traitement je verse dans la cuve le liquide de rinçage qui en plus d'éviter les traces de séchage a de plus une action antistatique ce qui évitera quelques poussières malvenues.
Voilà, notre film est prêt ! Sur l'image ci-dessus il est encore sur la spire, il va falloir maintenant le sortir pour le sécher en le suspendant dans un endroit sec et sans poussière.

4/ Admirer le résultat
Il ne vous reste plus qu'à admirer votre oeuvre !

Bon, oui, là comme ça je ressens comme vous une petite frustration. On aimerait bien voir "pour de vrai" ce que ça donne. Il va falloir attendre encore un peu, le temps de passer sous l'agrandisseur.
Une petite piste pour aider les impatients : il s'agit de photos qui reprennent des mises en scène de Cindy Sherman de la fin des années 70, vous n'en saurez pas plus aujourd'hui :-)

A lire aussi au sujet du développement noir et blanc :

dimanche 19 décembre 2010

C'est déjà Noël ?

Ben oui, c'est presque Noël et ma commande au Père Noël est déjà arrivée !
Regardez plutôt, tout y est : les films noir et blanc 400 Asa, le révélateur et le fixateur, les filtres multigrades pour l'agrandisseur et le papier 13x18.


Allez, je vais prendre quelques photos et vous montrer les résultats ! A bientôt...

A lire aussi au sujet du développement noir et blanc :

dimanche 12 décembre 2010

Gregory Crewdson à Baden-Baden

Affiche de l'expo Gregory Crewdson - Duane Hanson
Visite de l'expo "Gregory Crewdson / Duane Hanson - L'inquiétante étrangeté du réel" au Museum Frieder Burda à Baden-Baden.


Texte de présentation de l'expo :
"Gregory Crewdson, né en 1962 à Brooklyn, New York, est l'un des photographes contemporains les plus connus sur la scène internationale. Ses oeuvres proposent une synthèse de fiction et de réalité qui interpelle notre subconscient avec une efficacité peu commune. Dans l'oeuvre la plus importante de sa production à ce jour, le cycle «Beneath the Roses», élaboré entre 2003 et 2008, Crewdson emprunte les images glauques du monde de la small town américaine pour composer des scénarios d'une densité étonnante et quasiment baroque évoquant toutes les tristesses de l'existence humaine. L'exposition du Musée Frieder Burda montre vingt photographies appartenant à ce cycle et présentées en dialogue avec des sculptures de Duane Hanson. Les réalisations de Crewdson sont des oeuvres pour lesquelles l'artiste ne ménage ni sa peine ni les moyens mobilisés. Comme dans le tournage d'un film, chaque mise en scène est pensée longtemps à l'avance, programmée avec une extrême minutie, puis réalisée avec des ressources logistiques importantes et un investissement considérable de l'artiste. Le résultat final est souvent le fruit de plusieurs semaines de travail, d'où la complexité du message et un niveau technique très abouti. 



 

En 1988, Crewdson termine son cursus de street photography à la Yale School of Art à New Haven. Il revient en 1993 et occupe depuis lors la chaire de photographie de cette université. Pour la réalisation de ses œuvres, Crewdson sillonne l'État du Massachusetts à la recherche de lieux d'atmosphère ; il y installe ses décors, qui sont de véritables plateaux de tournage. Les habitants de ces petites villes lugubres sont souvent invités à incarner eux-mêmes les personnages de la mise en scène. Les photographies de Crewdson évoquent ainsi des images de film et, de fait, l'artiste est très proche de l'art cinématographique. Des réalisateurs comme Alfred Hitchcock, David Lynch ou Steven Spielberg sont les inspirateurs de ces inquiétantes dramaturgies qui semblent gelées autour d'un instantané unique, noeud narratif dont la construction montre l'extraordinaire talent de l'artiste. Comme la littérature la plus exigeante le fait avec son lecteur, les photographies de Crewdson exigent la collaboration du spectateur, auquel incombe l'essentiel de l'activité créatrice. La fiction qui s'élabore dans l'esprit de ce dernier, grâce à son imaginaire, aux images et aux associations qu'il produit, engendre un univers concurrent de la réalité objective - un monde d'une très inquiétante étrangeté. Mais un regard rapide ne suffit pas : le spectateur doit s'immerger longuement dans un décor rempli de détails et d'indices, et être ainsi en mesure d'appréhender l'ensemble du dispositif scénique.
 


Les images de Crewdson sont un travail très concerté autour d'émotions et d'angoisses dont son oeuvre offre, sous des scénarios variés, les images récurrentes : isolement, absence, honte, désir, frustration - des sentiments qui touchent le spectateur au plus profond de lui-même. Que Crewdson travaille ainsi au plus près de la psyché tient peut-être aussi au fait que ce fils de psychanalyste a été familiarisé de bonne heure avec la complexité troublante de l'âme humaine. Ses oeuvres peuvent être interprétées comme des métaphores d'angoisses et de désirs présents sous la surface visible des choses : comme si l'artiste cherchait à faire apparaître un autre niveau de réalité, situé quelque part entre le conscient et le subconscient. 

Mais la série « Beneath the Roses » peut également être vue comme un psychogramme de la vie provinciale aux États-Unis. Les décors choisis montrent des réalités sociales et attestent, derrière les décors stéréotypés de l'american way of life, la décadence économique de toute une société. Sans attendrissement ni détours, Crewdson représente la vie de la classe laborieuse, à l'instar de Duane Hanson, dont l'ceuvre gravite, elle aussi, autour de ce concept d'humanité dont ses personnages silencieux et introvertis éclairent de multiples aspects. 

Le "making of" des photographies de Crewdson était très intéressant.
Evidemment, comme trop souvent aujourd'hui dans les expos, les photos étaient interdites.
Et... je me suis fait rappeler à l'ordre par le gardien :-)

Toute une série de photos de plateau (production stills), de dessins originaux de l'artiste et de schémas détaillés des dispositifs d'éclairage illustrent la genèse du cycle «Beneath the Roses
». Avec soixante documents extraits de ce fonds, une salle d'exposition autonome est dédiée au making of de l'oeuvre, montrant de façon concrète les processus techniques complexes qui lui ont donné naissance."

D'une manière générale les photos de Crewdson, réalisées à la chambre photographique dans un décor de cinéma, sont intéressantes et intrigantes ; les lumières et la multitude de détails sont particulièrement complexes et bien étudiées. Cependant, sur l'ensemble des photographies proposées, seules quelques unes dégagent réellement cette "inquiétante étrangeté" qui fait le titre de l'expo, cette ambiance à la David Lynch où planent une angoisse et d'obscures interrogations. Par ailleurs, si ces images manifestent une incontestable perfection technique, les prises de vues avec de multiples assistants, un directeur de la photographie (sic) et les milliers de dollars probablement investis pour chaque photographie, me laissent assez interrogatif sur le sens de cette démarche.

Les oeuvres de Crewdson et Hanson côte à côte au Museum Frieder Burda
L'expo de Crewdson était mêlée à des sculptures de Duane Hanson, cocasses et inquiétantes à la fois.
 
Devinez où est la sculpture sur cette photo ?
Juste à côté du Museum Frieder Burda se trouve le Kunstahalle de Baden-Baden qui propose une exposition sur l'auto-portrait au XXème siècle. L'expo ne tient pas ses promesses (peu d'oeuvres et pratiquement aucun texte d'explication) mais on y retrouve Cindy Sherman :

et un autoportrait que je trouve réussi de Gilbert and George :

Voilà ce sera tout pour ce dimanche pluvieux mais culturel :-)

jeudi 9 décembre 2010

Par amour du goût




Le journal Le Bien Public organise tous les mois un petit concours photo avec un thème précis. Pour le mois de décembre le thème était "Par amour du goût".

Un peu pour m'amuser j'ai envoyé les trois images des "Petits légumes pour ma cuisine". Un peu par hasard toujours je regarde aujourd'hui le site internet du journal et les résultats viennent de paraître ! En cliquant sur l'image je vous laisse découvrir ce qui a retenu mon attention : une sorte de poireau géant qui donne envie de continuer en food photo :-)

dimanche 5 décembre 2010

Premiers travaux sous l'agrandisseur


Hier alors que d'autres se lançaient à l'assaut du Marché de Noël une partie du groupe de la Chambre a découvert le travail à l'agrandisseur noir et blanc en labo.
Dire que c'était bien ? Oui, même un peu plus. Juste une envie : refaire des essais :-) !

Pat quoi commencer ? Bon impossible de tout reprendre en détail ici, mas je vais quand même essayer de résumer un peu.
D'abord un peu de matos :
- Pour les bains : un révélateur, un peu de vinaigre blanc et un fixateur.
- Pour les tirages : du papier photo bien sûr (ici du Ilford multigrade), un filtre pour l'agrandisseur et un compte fil.


Première étape : on prépare la soupe
Trois bains sont à préparer : le révélateur, le bain d'arrêt et le bain qui contient le fixateur. Les dosages sont indiqués sur les bouteilles, ici 1 volume de produit pour 9 volumes d'eau à 20° (nous avons préparé des quantités d'un litre ce qui est bien suffisant). Le vinaigre blanc est utilisé à la place de produits chers pour le bain d'arrêt à raison d'un volume pour 19 volumes d'eau. Le temps de passage dans chaque bain :
- Révélateur : 1min 20
- Bain d'arrêt : 30 sec
- Fixateur : 2 min.

 
Deuxième étape : on prépare l'agrandisseur
On entre dans le vif du sujet.
On place son négatif dans l'agrandisseur en faisant bien attention d'enlever toutes les poussières. L'image présentée ici est une photo prise en gros plan d'une vielle poupée. En haut à droite on voit le minuteur qui permet de maîtriser la durée d'exposition du papier à la lumière.

Le diaphragme de l'objectif est ouvert au maximum et on fait fait la mise au point la plus précise possible, ne pas hésiter à s'aider d'une loupe (compte fil). Une fois la mise au point réalisée on ferme le diaphragme de deux crans. Il faut ensuite placer le filtre de densité dans l'agrandisseur. Le papier utilisé est dit "multigrade" et c'est la densité du filtre choisi qui détermine le contraste de l'image finale. Un filtre de densité 0 donnera une image très grise, peu contrastée, un filtre de densité 7 une image au contraire très contrastée avec peu de valeurs de gris. Pour commencer on choisit une densité médiane 2 ou 3.


Troisième étape : on fait les premiers essais
Tout est calé ? Ok, on éteint la lumière ! Pour économiser un peu de papier on découpe une bande de papier photo qu'on positionne sous l'agrandisseur à l'endroit le plus judicieux (qui présente des variations du blanc pur au noir le plus dense). On fait ensuite plusieurs essais en déplaçant peu à peu un masque de carton.

Voilà ce que ça donne concrètement :
Ce sont des séries d'expositions de 2 secondes chacune. D'abord une première exposition de 6 secondes pour exposer toute la surface, puis on masque avec le carton en laissant une petite bande exposée à la lumière, nouvelle exposition de deux secondes, on déplace le carton, exposition de 2 secondes, etc.
Attention à la lecture des informations car le papier réagit comme un négatif : la partie exposée seulement 6 secondes est la plus claire, la partie la plus foncée est celle qui a été la plus exposée. La partie haute a été exposée 6 secondes, la suivante 6+2=8 secondes, puis 6+2+2=10 secondes, etc jusqu'à 16 secondes d'exposition cumulée. La bonne valeur d'exposition -celle qui offre des noirs parfaitement noirs et des blancs extrêmes- est de 14 secondes.

Quatrième étape : on passe aux choses sérieuses
Cette fois-ci on prend la feuille de papier de la dimension du tirage que l'on souhaite réaliser et on se lance. Malgré nos essais il faudra certainement ajuster encore les temps d'exposition et surtout masquer à l'aide de sa main l'une ou l'autre zone de l'image pour qu'elle ne soit pas surexposée.

Voici quelques essais. L'image sur finale est le résultat de trois expositions différentes :
- une première exposition de 13 secondes
- une deuxième exposition de 7 secondes où on masque à la main le haut de l'image pour laisser le temps aux détails d'apparaître dans le bas de l'image
- une troisième exposition réalisée avec un carton troué pour cibler la partie basse de l'image et l'oreille. Cependant cette partie de l'image est surexposée sur le négatif, il ne sera pas possible d'aller plus loin.

Voilà, voilà. Une conclusion à cette belle journée ?
Pour faire un tirage papier il faut prévoir une demi-journée de travail et ne pas ménager ses efforts au labo en gardant à l'esprit que la version papier de votre image ne pourra pas retranscrire toute le finesse de votre négatif et qu'il faut donc faire un choix d'interprétation de votre négatif pour mettre en avant telle ou telle nuance ou zone de gris.

A lire aussi au sujet du développement noir et blanc :

mercredi 1 décembre 2010

Reflections of a world


Petit tour à la galerie Stimultania pour visiter l'expo "Reflexions of a world" de Dmitry Rubinshteyn et Alexey Alexeev. Travaillant à la chambre photographique avec des techniques anciennes ces deux photographes russes présentent des images sur verre aux noirs profonds et délicat de l'ambrotype (à lire aussi l'expo "Les primitifs de la photographie"). Paysages, portraits, natures mortes, autant de sujets traités avec des photographies originales.

Mon portrait préféré de la série ; le temps de poses assez long (3 à 6 secondes) obligent le modèles à "tenir la pause" ce qui donne cette expression de visage si particulière.

Une oeuvre intitulée Moby Dick ?


Euh... ça vous surprend si je vous dis que j'aimerais bien apprendre ces techniques ?
Bon en tout cas je vous invite à visiter leur site internet :
http://wet-plate.ru/ pour Dmitry Rubinshteyn et
http://www.ambrotype.ru/index_en.html pour Alexey Alexeev.

On peut profiter de cette visite à Stimultania pour faire un petit tour du côté de l'Aubette qui vient d'être réaménagée :

A l'Aubette on passe la porte au fond là-bas et puis... on découvre une "oeuvre" de Tino Sehgal. Cet artiste très original qui vit aujourd'hui à Berlin organise des "événements" au caractère très singulier. Ici pas d'affiche, pas de photo, pas de carton d'invitation pour le vernissage, pas même de site internet dédié aux oeuvres de l'artiste... A chaque présentation le mystère est complet : on ne sait jamais ce qu'on va voir ni même ce qui fait vraiment partie de l'oeuvre-spectacle-performance. Je vous laisse donc découvrir ce qu'il y a derrière cette porte en vous précisant simplement qu'une fois entré vous aurez du mal à en sortir  :-)

dimanche 28 novembre 2010

Etude de mouvements à l'ancienne et anomalies

Reprenant les images de Etude de mouvement "à l'ancienne" je me suis amusé à retravailler la série et à y introduire une petite anomalie. A vous de chercher l'image qui constitue une anomalie :-)


jeudi 25 novembre 2010

St'Art 2010

Petite sortie au salon de l'art contemporain de Strasbourg avec l'envie de découvrir de nouveaux artistes et peut-être de nouveaux photographes. Voilà donc la moisson 2010.

Tout d'abord un tableau, ce n'est pas de la photo mais ça me plaît beaucoup et c'est vraiment le genre de portrait que j'aimerais réaliser :
Tableau de Michel Charvet

On ne se refait pas, une bonne intro à la food photo, non ? Bon justement en parlant de food photography nous avons retrouvé cette année avec plaisir les petites mises en scène de Willy Rojas :


Dans les "nouveautés" le stand de la galerie Apollonia est à nouveau certainement l'un des plus intéressants. Cette année c'est la Roumanie qui est à l'honneur avec notamment les photographies de Luminitza Liboutet.
 Madonna - 2000

Lui je l'ai pris parce que c'est un beau portrait de street en référence à notre sujet du trimestre, non ?

Enfin plus insolites, les images de Stéphanie Tréma. Il s'agit de sérigraphies en petit format suivies d'une phrase poétique (cliquer ici pour voir un agrandissement).
Alliant texte et images, j'ai retenu ces photographies car elles pourraient servir de point de départ pour le projet de cette année.

mercredi 24 novembre 2010

Etude de mouvement "à l'ancienne"

Lors de notre dernier cours nous avons travaillé sur le mouvement en photographie en citant notamment les travaux d'Eadward Muybridge (http://fr.wikipedia.org/wiki/Eadweard_Muybridge). J'ai eu envie de reprendre cette idée et de la retravailler "à l'ancienne".

Vous ne trouvez-vous pas qu'il se dégage de ces images une délicate poésie du quotidien, hum ? :-)

Article à lire sur le même sujet :

dimanche 14 novembre 2010

Retour sur les images du 21 octobre

Je propose ici une sélection de cinq images parmi celles réalisées durant la soirée du 21 octobre dernier. J'ai pris ces images en Raw+jpg ce qui m'a permis d'essayer de corriger la balance des blancs, pour le reste pratiquement aucune retouche sinon un peu de contraste et un recadrage 40x23 (format HD. J'ai choisi ce format car le sujet est très horizontal et une proportion plus large que haute permet d'éliminer le haut et le bas de l'image qui sont souvent peu intéressants).
Bon ces essais sont clairement à recommencer avec le déclencheur souple que je viens d'acquérir -pour éviter le flou de bouger lors du déclenchement- et en étant plus attentif à la qualité de la mise au point.
Street photography is to be continued...






Alix m'a suggéré d'ajouter à ces images celle prise devant l'Opéra, trouvant dans cette photo un équilibre entre présence-absence, lumière-ombre, couleurs, lisibilité, composition.
Merci pour ton aide Alix  :-))) !

mercredi 10 novembre 2010

Les petits légumes pour ma cuisine

Il y a quelques mois je m'étais construit une petite boîte à lumière sans réellement l'utiliser depuis. L'idée était de faire de la photo de petits objets, tout particulièrement une série sur les légumes avec l'intention... d'en faire des motifs de déco pour ma cuisine. Ben oui, c'est une motivation comme une autre, non ?

Comme point de départ je me suis lancé avec l'idée de réaliser de petites images, un peu comme dans l'article "Vous avez dit Food photo ?" et tout particulièrement comme celles présentées dans la dernière photo de cet article. Question technique, en dehors de la boîte à lumière, les photos sont prises en bracketing +-1IL avec l'EOS 350d et un objectif de 50mm (utilisé en moyenne autour de f/d 10). La lumière provient de deux petites torches à éclairage continu, l'une de 35W et l'autre de 85W. Alors voilà ce que ça donne :

Bien sûr le sujet n'a ici aucune importance, il s'agit d'un simple essai. L'image obtenue est à peu près conforme à ce que j'espérai obtenir (luminosité, ombre portée, profondeur de champ, etc) même si on constate une différence de luminosité d'ensemble entre le premier plan qui est plus clair que l'arrière plan. Ces défauts sont liés aux sources de lumière qui sont chacune d'intensité différente. Pour corriger ça il faudra que j'investisse dans une deuxième ampoule 85W :-(
Mais quand même, un petit recadrage et un passage en noir et blanc pourraient presque donner un léger intérêt à cette image.


Je me lance ensuite dans les "vraies" photos avec ce qui sera mon sujet du jour : un poireau :-)
Pas facile de trouver une accroche et transformer un légume si banal en sujet photo. Pour la petite histoire j'avais oublié que le poireau est de la famille des oignons : petit à petit mes doigts commençaient à sentir de plus en plus fort, je baignais dans une ambiance de soupe de légume et mes yeux étaient irrités comme quand on épluche un oignon.
Voici les images brutes des trois compos qui me paraissent les plus intéressantes (cliquer sur les images pour les agrandir) :


J'ai légèrement retouché ces images en rehaussant la saturation des couleur et en supprimant quelques éléments gênants (poussière sur le capteur visible en haut à droite de l'image). J'ai surtout choisi de recadrer ces photos dans un format plus carré (pour être plus proche du format d'un carrelage dans une cuisine ?). Voilà ce que ça donne :




Ces images pourraient être le point de départ d'une petite série photographique sur les légumes avec des fonds de couleurs différentes (par exemple les couleurs complémentaires). Cette activité pourrait même être le point de départ de... l'achat de plein de jolis ustensiles de cuisine de plein de couleurs différentes mais là on s'égare. :-)