dimanche 19 juin 2011

Les problèmes de vignetage avec l'agrandisseur Ahel

"Ahel 5672" ou "Ahel C 600 67" ?
Vous savez maintenant que j'ai deux agrandisseurs, un Durst et un Ahel. J'utilise ce deuxième agrandisseur depuis quelques semaines car avec le Durst je n'arrive pas à corriger certains défauts de planéité lors d'agrandissements plus grands que d'habitude, par exemple les 24x30cm pour l'expo de la fin de ce mois.

Au départ je croyais d'ailleurs que cet agrandisseur s'appelait "Ahel 5672" au regard de ce qui est écrit sur sa façade avant. Finalement son vrai petit nom semble plutôt être "Ahel C 600 67" comme mentionné sur le côté de l'appareil, mais peu importe.

Mardi soir nous étions plusieurs à nous montrer nos photos pour préparer l'expo. Certains présentaient leurs tirages noir et blanc, même si quelques fois ces tirages n'étaient que des épreuves d'essai. A voir les photos de mes petits copains une chose s'impose : ils ont beaucoup, beaucoup moins de difficultés que moi pour faire des tirages papier. On place le négatif, on fait quelques essais pour déterminer le temps d'exposition, et hop ! on a une image qui tient à peu près la route. Bien sûr pour donner le meilleur de ce que peut révéler le négatif un masquage serait nécessaire ici ou là mais l'image de départ n'est déjà pas si mal ce qui n'est pratiquement jamais le cas chez moi.
Le soir de retour chez moi je réfléchis à tout ça. J'arrive assez vite à une évidence : c'est l'agrandisseur qui est en cause. En effet je ne peux pas faire un tirage "tout simple" sans effectuer au moins un masquage pour exposer plus longuement les bords de l'image sinon ils sont pratiquement blancs. La lumière projetée par l'agrandisseur est marquée par un vignetage très important :
Vignetage, agrandisseur AHEL c600 67
Sans même forcer les contrastes ont voit très bien que les bords de l'image sont plus sombres que le centre, ces zones sont donc nettement moins exposées, le papier réagissant en négatif elles seront donc plus claires que le reste de la photo. Voilà donc un nouveau problème qui se pose à moi. J'hésite, je pense à ressortir le premier agrandisseur et puis je me décide : je vais ouvrir la boîte et voir comment ça se présente à l'intérieur un AHEL C600 67 !

Première chose en enlevant le capot on trouve ces indications :
Inscriptions sous le capot de l'AHEL C600 67



Si on prend la deuxième ligne de ce tableau voici comment je suppose qu'il faut lire les indications données :
pour un tirage 24x36 il faut utiliser un objectif de 50mm de focale. Par ailleurs deux lentilles de 65mm de diamètre sont nécessaires et permettent un grandissement maximum de 12,6 fois.

Je ne suis pas certain de mon interprétation mais je suppose que je ne suis pas trop loin de la vérité. De toutes façons il faudra bien que je me contente de ces suppositions : ma recherche sur internet du mode d'emploi de cet agrandisseur est restée désespérément infructueuse...





Bien, regardons maintenant ce qu'il y a au coeur de la bête. Avant de prendre cette image j'ai enlevé le porte-filtre pour mettre en évidence la lampe et les deux plaques métalliques situées en-dessous qui chacune comprend une lentille.
A voir comme ça je trouve que la combinaison optique ne doit pas être optimale avec deux lentilles -dont l'objectif est d'étaler le plus possible le flux lumineux de la lampe- aussi rapprochées l'une de l'autre. Puis je me ravise, après tout je ne suis pas ingénieur et mes petites compétences en optique ne me permettent certainement pas d'avoir un jugement éclairé. Je sors les deux lentilles, je ne suis pas en mesure de savoir si ce sont celles qui correspondent à une utilisation en 24x36 ni si elles sont placées convenablement. Je mesure leur diamètre : un peu plus de 60mm et... je remets le tout en place un peu dépité.

Quoi faire maintenant ? Accepter de travailler dans des conditions difficiles même pour des tirages simples ? Acheter un nouvel agrandisseur ?
Je décide de m'amuser un peu avec les lentilles et d'essayer différentes combinaisons pour voir s'il ne s'agit pas d'une erreur de placement des deux lentilles ou si un autre positionnement des lentilles ne donnerait pas de meilleurs résultats. Après plusieurs essais j'aboutis à cette solution qui me semble la plus probante : éloigner le plus possible les deux lentilles l'une de l'autre.


Sous l'agrandisseur l'image est bien plus uniforme qu'avec la configuration de départ.


Super ! Sauf que... en remontant le tout il ne reste bien sût plus assez de place pour le porte filtre. Tant pis, je joue le tout pour le tout et j'actionne la scie à métaux, la lime et même un petit coup de disqueuse (si, si ! je déteste ces machines mais quand il faut y aller, il faut y aller.).

Voilà, le support de la lentille supérieur a été un peu découpé pour laisser passer le porte-filtre (dont il fallu aussi couper une partie à l'arrière) et le tour est joué !



Voilà donc le nouvelle configuration optique de mon agrandisseur.
Sur l'image ci-dessous on voit la lampe, pus la première lentille, puis le porte-filtre, puis la deuxième lentille qui elle n'a pas changé de place.
Je trouve le lentille supérieure un peu trop proche de la chaleur de la lampe, mais bon, je vais me lancer dans des tests pour voir ce que ça donne, suite au prochain épisode :-)


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lundi 13 juin 2011

Le Leviathan d'Anish Kapoor à la Monumenta

Petit retour sur le week-end à Paris le samedi 14 et dimanche 15 mai. Un menu très culturel avec des expos, des expos et... des restos :-) C'était un moment agréable où nous avons vu beaucoup de choses dont le "Leviathan" d'Anish Kapoor au Grand Palais à l'occasion de la Monumenta.

Pour la petite histoire je ne connaissais pas du tout cet artiste. Pour moi il s'agisssait d' "Anishka Poor" que j'imaginais être une jeune et ravissante artiste de l'Est. Ben non. "Anish Kapoor" est un homme, il a de 57 ans et il est originaire d'Inde. Tout faux donc.
Mais revenons au Leviathan, au Grand Palais et à la Monumenta. De quoi s'agit-il au juste ? Voilà ce qu'on apprend sur le site internet de la Monumenta :

"Inviter, chaque année, un grand artiste à créer une œuvre inédite. La rendre à la fois précieuse et accessible à tous, au cœur de la ville la plus visitée du monde, dans le cadre exceptionnel de la Nef du Grand Palais des Champs-Élysées à Paris. Le pari de MONUMENTA était aussi simple qu’ambitieux, et le succès croissant fut au rendez-vous des trois premières éditions, démontrant que la création contemporaine pouvait être appréciée à la fois de la critique et d’un large public.

C’est ce défi que relèvera à sa manière Anish Kapoor pour MONUMENTA 2011, du 11 mai au 23 juin. Figure de l’artiste universel, le sculpteur britannique né à Bombay fascine et enchante par ses œuvres à la croisée des univers, dont l’apparente simplicité de lignes, souvent atteinte par de remarquables prouesses technologiques, aussi bien que la force d’expression immédiate, transforment la façon de voir et de penser de ceux qui les parcourent du corps et du regard. Créer un choc esthétique et physique, une expérience colorée à la fois poétique, méditative et détonante, qui se mesure à la verticalité et à la lumière de la Nef, "cet intérieur plus grand qu’un extérieur" : ainsi pourrait-on résumer l’ambition d’Anish Kapoor, pour son retour à Paris, trente ans après sa toute première exposition, à l’occasion de MONUMENTA 2011."

Bon d'accord, mais concrètement ça ressemble à quoi ? Il s'agit d'une énorme masse gonflable qui occupe une bonne partie de l'immense espace du Grand Palais. Voilà une vue depuis l'intérieur de l'installation (oui, parce qu'en plus on peut se promener dedans !) :
Dans le Leviathan d'Anish Kapoor - Monumenta 2011
La structure de la verrière du Grand Palais se dessine en ombres chinoises sur le Leviathan. La sensation est assez étrange, les bruits sont déformés et on a vraiment l'impression d'être à l'intérieur de la "bête".

Pour les vues de l'extérieur je vous propose deux tirages papier que je viens de réaliser. Question matériel toujours le même trio : EOS 100 - zoom 28-70 - HP5 400 asa.

Leviathan - Anish Kapoor - Monumenta 2011 - scan du tirage papier 18x24cm
Sur cette image on a une petite idée de la taille du Leviathan même s'il est impossible de photographier l'ensemble de l'immense structure. Côté tirage papier je n'ai pas cherché à améliorer l'image avec des masquages sous l'agrandisseur : pas le temps, pas le temps, pas le temps, priorité aux photos d'Istanbul pour l'expo de fin juin !

Le Leviathan et la structure du bâtiment du Grand Palais se marient particulièrement bien et se prêtent facilement à des images graphiques comme celle-ci :
Leviathan - Anish Kapoor - Monumenta 2011 - scan du tirage papier 18x24cm
Voilà, demain soir au cours photo je montrerai pour la première fois les tirages papier d'Istanbul. D'ici à l'expo de fin juin je devrais être en mesure de présenter entre cinq et sept images qui forment une série assez intéressante. Enfin je crois :-)

samedi 4 juin 2011

Retour au sténopé : essais de temps de pause

Un petit retour au sténopé. L'objectif aujourd'hui est de déterminer le temps de pause moyen en extérieur par beau temps. Facile avec un appareil photo classique, un peu plus difficile en sténopé...

Toutes les images ont été réalisées sur du papier photo, en négatif donc. On prend l'image en extérieur, on retourne vite fait à la maison tremper le papier dans le révélateur, on observe attentivement le résultat, on recharge le sténopé et on ressort pour l'image suivante. A ce rythme on ne prend guère plus d'une image par heure :-)

Pour les présenter ici les négatifs papier ont été scannés puis mis en positif sur l'ordinateur.

Premier essai : 15 secondes de pause

Il s'agit du chantier derrière chez moi dans un espace légèrement ombragé. Le négatif est très noir, nettement surexposé. Transformé en positif pas de miracle, on distingue à peine la pelleteuse.

Deuxième essai : 12 secondes de pause

Nous sommes cette fois-ci pratiquement en plein soleil près d'une grange. Douze secondes c'est encore beaucoup trop, tout est surexposé. Cherchez bien, il y a quelqu'un qui se cache dans l'image :-)



Troisième essai : 10 secondes



Bon, oui, je sais, vous la connaissez par coeur cette Eglise. Ben j'y peux rien, c'est mon sujet du moment que voulez-vous ! Pour ce qui est de l'image ben c'était en plein soleil et... c'est cramé. Les curieux noteront l'ombre du photographe avec son trépied et sa boîte en carton. Je vous explique pas la tête des passants dans le village.











Quatrième essai : 8 secondes

Nous sommes cette fois-ci un peu plus à l'ombre, la boîte à sténopé est posée sur la table du jardin dont on voit le joli motif au premier plan. Sept ou huit secondes de pause, le résultat est légèrement sous-exposé.


Un autre essai à 8 secondes, ciel légèrement voilé, une image prise sous une serre. Là aussi c'est légèrement sous-exposé.

Le bilan
Dix secondes de pause pour un endroit légèrement à l'ombre devrait être un bon compromis. Pour ne photo prise en plein soleil il faudra certainement faire des essais autour de six secondes. Malheureusement ces temps de pause sont difficiles à reproduire. En effet, avec mon obturateur de fortune -un simple morceau de scotch-, faire des pauses aussi "courtes" n'est vraiment pas facile.
La solution ? Créer un obturateur plus efficace ou mieux : refaire un trou de sténopé plus petit. Le mien doit faire pratiquement un millimètre de diamètre, ce qui est nettement trop grand. D'une part un trou plus petit augmentera la définition de l'image et surtout pour moi il laissera passer moins de lumière et rallongera sensible le temps de pause. Ce qui laissera tout le temps à l'opérateur qui manipule le morceau de scotch de compter les secondes :-)

vendredi 3 juin 2011

Une Eglise en sténopé le jour de l'Ascension

Je suis toujours en train de tirer les images d'Istanbul en vue de l'expo de fin juin. Ce travail est très, très long mais j'ai décidé de publier ces images en une seule fois : cet article marquera la fin de cette année de cours et sera une belle synthèse des apprentissages de l'année : cadrage, lumière, exposition, développement du négatif et travail sous l'agrandisseur.

Un jeudi de l'Ascension. Il fait beau et il me reste dans les bacs un peu de produit de la veille. Je décide de de faire une petite image en sténopé de l'Eglise de Griesheim (suis-je influencé par la date ? Je ne crois pas, plutôt une envie de sortir un peu profiter de ce soleil et de cet agréable vent dans les arbres). Je mets le papier photo dans la boîte, je marche heureux vers l'Eglise, j'enlève le scotch noir qui sert d'obturateur et hop c'est dans la boîte !
Eglise de Griesheim - Sténopé de 30 secondes - 3 juin 2011
Bon, l'image manque de contraste et de modelé. Après une soirée d'utilisation et une journée à l'air libre le révélateur est visiblement un peu fatigué. De plus le négatif est très sombre, il aurait fallu poser moins longtemps (20 secondes ? 15 secondes ?). Je suis d'ailleurs surpris par ce temps de pause aussi "rapide" comparé aux 15 minutes de mes précédents essais en intérieur ; j'utilisais alors des spots assez puissants pour éclairer la scène. Est-ce que cette importante différence d'exposition est liée à la différence de sensibilité du papier entre la lumière du soleil et celle des spots ?

Même si le résultat n'est pas exactement celui que j'attendais je suis toujours surpris par deux choses en sténopé :
- L'extrême simplicité des moyens mis en oeuvre pour obtenir une image (une boîte, un trou, un peu de papier photo et c'est tout !),
- Le champ absolument incroyable couvert par l'image. Vous pouvez comparer cette image à celle prise du même endroit avec un appareil argentique et un objectif de 28mm : "Vers la fin des difficultés en noir et blanc ?"

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