mardi 27 septembre 2011

Retour sur le Marathon Photo

Alain Walter, organisateur du Marathon, Fnac nous a longuement répondu au sujet du dernier Marathon Photo (à lire sur http://une-annee-photo.blogspot.com/2011/09/marathon-photo-fnac-strasbourg.html)
Voici donc sa réponse, très intéressante et complète : je le remercie pour tous ces éléments d'explication !


Bonsoir "Une année photo à Strasbourg",

Merci pour votre participation et ce que vous écrivez sur les images. Et sur l'ambiance générale du Marathon. En effet, pour moi aussi, le plus important n'est pas l'aspect "concours". 

Mais si je vous réponds c’est surtout par rapport à ce que vous dites à propos du présentateur. Moi en l’occurrence. Vous dire que vous avez raison sur un point. Notamment. A l’issue de la remise des prix, un participant m’a posé la question du thème «mauve» comme je l’avais évoqué. Arggh. Maladresse de ma part. Excuses. Pendant toute la durée des délibérations je peux vous assurer que personne n’a évoqué ainsi le sujet du thème n°3. Le jury a bien pris en compte l’ensemble de la citation du poème de Fatou Diome. Il se trouve qu’au moment de la remise des prix, cela faisait presque un mois que je vivais «dans et avec» le marathon. Entre la préparation, le déroulement de la journée et l’après. Sans parler du temps de préparation de «Grand format» avec La Chambre où là il faut parler en mois :-) Pour ce qui concerne les trois thèmes que j’avais choisi je leur ai attribué un nom de code plus court. C’est là que je bats ma coulpe. J’ai en effet évoqué le thème n°3 par mon nom de code «perso» c’est à dire «Mauve». Ce que je n’avais pas fait le jour du marathon. Mais samedi oui. Sachez simplement que j’ai attribué ce nom de code «mauve» au thème 3 parce que c’est le titre du livre de Fatou Diome dont sont extraits les vers du thème 3. et plus généralement pour avoir lu tous les romans de Fatou Diome, le mauve tient une place importante. Pas un roman sans qu’elle n’évoque cette couleur. Cette couleur comme un territoire, un esprit. Bref pour moi Fatou Diome = mauve. Pas seulement :-) je vous rassure. 

Le jury a lui fait son choix en fonction des photographies proposées, dans un premier temps comment elles entraient en réponse / dialogue / proposition avec les thèmes, puis en tant qu’image pour elle. Se pose ensuite la question de la cohérence de l’ensemble des choix. Le jury est en effet «souverain». En tant que «spectateur» je trouve le choix cohérent. Même si beaucoup d’autres choix sont toujours possibles. 

Désolé d’avoir à travers mon nom de code perso pour le thème 3 «Mauve», dit à haute voix devant tout le monde et cela plusieurs fois, donné l’impression d’amoindrir la citation. Vous avez raison. Mais le jury n’a pas choisi en fonction de mon nom de code. Evidemment. Je vous le certifie.
Comme je vous le disais c’est en discutant avec un participant après la remise des prix samedi que je me suis rendu compte de l’erreur. Il m’a posé la question. Je lui ai expliqué. Je le refais ici ce soir pour plus de personnes.

Pour l’heure je vais laisser reposer quelques peu ces images. Ensuite je verrai s’il est possible de faire un editing pour une exposition physique. Mais ce ne serait pas avant le premier semestre 2012. En attendant je vais mettre en ligne l’ensemble des photographies en diaporama sur le site du Marathon vers la fin septembre 2011. Vous trouverez toutes les informations sur le site de la Fnac Strasbourg : http://www.facebook.com/l/OAQB6fkD4AQDxNx0iva_gN8sKkXvQBsoadpSuwjkIQan9Cw/www.fnac.com/strasbourg dès la mise en ligne. 

Enfin, et pour finir (provisoirement ?), vous soulignez le fait que 3 des images viennent du thème 3. Celui qui apparaissait le plus «complexe» à appréhender et j’en étais conscient. Je l’avais choisi pour inciter les participants à aller du côté de «l’intime» et pourquoi pas du romanesque. Vous parlez d’instants fugitifs et vous avez raison. Les vers étaient choisis, comme les 3 autres, pour faire quelque peu office d’étincelle. Au final le thème 3 est celui où il y a le plus de propositions qui sortaient des chemins battus. Pas tout à fait étonnant de le retrouver dans le choix des images du jury au final donc. Le thème 2 était en fait le plus «piège» involontairement. En choisissant une image et le sous titre de l’image, j’ai certainement commis une erreur d’appréciation. Justement en refermant trop le sens. Un dessin n’est pas une suite de mot. J'éviterai la prochaine fois. Je n'ai de cesse que d'essayer et d'apprendre. Ou essayer à apprendre...

Par ailleurs, si vous le permettez, une remarque plus général. En regardant beaucoup de propositions sur le thème 1 et surtout le thème 2, je vois à quel point nous sommes, je suis, sujets à des images préconçues. Appelons cela des clichés. Sur «l’au delà des immeubles (...) du vide qui se creuse (...)», (je fais attention à ne pas trop réduire la citation), traduits souvent en «quartier», il y avait peut être autre chose dans cette première citation d’Abd Al Malik... Pareil pour le thème 2 pour les personnes qui sont parties vers la piste «Europe à Strasbourg». Là aussi les propositions ont souvent été des clichés. C’est une remarque en passant. Pas une critique. Je me répète : si ce Marathon photo est important pour moi (et pour beaucoup d’autres si j’en crois ce que les participants m’ont dit ou écrit), tout comme l’est la pratique de la photographies, c’est justement pour interroger notre regard sur ce qui nous entoure. Sur ceux qui vivent autour et avec nous. Et certainement une interrogation plus intime.

Enfin, répondre à la personne qui ne signe pas son commentaire à propos de la personne qui a obtenu le prix pour le thème 2. Il se trouve que j’ai discuté notamment avec elle après la remise des prix. La lauréate est venue me dire qu'elle regrettait la formulation de sa déclaration. Outre le fait que de prendre la parole, avec un micro devant des personnes n’est pas choses aisée, elle me disait qu'en fait qu'elle avait en général beaucoup de mal à photographier Strasbourg. Et que c'était là une des motivations de participer à ce marathon photo. Essayer de trouver la bonne distance avec son environnement quotidien. D'une ville qu'on fréquente tous les jours et perd de sa "magie". Ce que je peux comprendre. Là aussi réside un des plaisir que j’éprouve en organisant ce marathon et en voyant au final toutes les propositions de chacune et de chacun.

Pardon d’avoir été long dans mon commentaire. Vous aurez remarqué, je suis bavard :-) Plus sérieusement, il me parait important de continuer ces dialogues qui naissent autour des images proposées. Essayer d’avancer ensemble. J’aimerai toujours l’idée que l’art (pardon d’utiliser un mot «énorme») ou allons-y, la culture, servent plus à me poser des questions que de trouver des réponses. Et si ma réponse est aussi longue et détaillée, c’est parce que je retrouve justement cet esprit dans votre blog. Oui, j’aime vraiment cet esprit.

Et si vous le coeur vous en dit, n’hésitez pas à me faire signe quand vous passerez du côté de la place Kléber pour poursuivre l’échange autour d’un café par exemple.


Bien cordialement,
Alain Walther

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